Chapitre 107
Elle resta éberluée devant ma question, qu'elle répéta, ne comprenant pas. Bien sûr, je parlai ici du Mixi Max.
-Athéna, il est possible que tu me donnes de la force et de la puissance en me donnant une partie de ton âme... mais pour cela il faut que tu sois d'accord, et ce n'est pas quelque chose que tu peux donner à n'importe qui. Si tu penses sincèrement que je ne le mérite pas, tu peux refuser.
Athéna me regarda dans les yeux, bluffée par mon discours. Après quelques secondes à rester figée, elle sourit. Je ne comprenais pas la signification de ce geste. Elle se leva puis mit ses mains sur mes épaules, me regardant dans les yeux, et effaçant son sourire pour montrer un visage ferme et sérieux :
-Kazumi... Depuis le début, tu m'as interpellé. La première chose qui m'a plu chez toi, c'est que tu soies chef, et que tu soies une fille, ce qui est plutôt rare... (Elle gloussa :) Mais j'ai découvert bien vite que ce n'était qu'un détail ridicule. Car Kazumi, je te trouve exceptionnel. La façon dont tu es proche de tes amis, qu'ils peuvent te faire confiance, ta force d'esprit... tu m'as réconforté, tu m'as aidé, tu m'as soutenu... Tu as accompli l'impossible pour sauver ton amie dans la bulle, tu as su me dire les mots justes, et tu as ouvert mon c½ur comme il ne l'a jamais été. Je ne l'aurai imaginé de la part d'un humain ordinaire.
Mes joues étaient en feu devant tant de compliment. Tous, moi y compris, burent ses paroles, et mes amis et les déesses me jugèrent d'un bon ½il. Je n'étais peut-être quand même pas si exceptionnelle que ça... Athéna, après une courte pause, reprit :
-Tu me ressembles, Kazumi, et je te ressemble. Nous sommes amies. Tu mérites largement une partie de ma puissance.
Je regardai les autres ; ils me hochèrent tous la tête, d'accord avec ce que la déesse disait. Encore rouge, je la regardai dans les yeux, puis hocha la tête, prête. Je n'avais pas intérêt à la décevoir ! Tora expliqua à Athéna le procédé de la montre, priant que cela fonctionne... mais Athéna le coupa et lui disait :
-Laisse-moi m'en occuper, je le ferais moi-même.
Perplexe, le jeune homme féru de tigres ne répliqua pas, laissant la déesse s'en charger. De nouveau sur le terrain, je me concentrai à mort, puis serrai le pendentif qu'avait créé Perséphone pour nous protéger. Je jetai un ½il à Zéphiris ; elle riait toujours, s'amusant avec nous comme si nous n'étions que de vulgaires pions. Nous allions gagner ce match... je regardai Ema et mes amis, ailes noires toujours dans le dos ; il fallait qu'ils redeviennent normaux !
Le coup d'envoi fut lancé. J'avançai, puis me fis vite barrer la route par un démon ; je me risquai à le regarder dans les yeux. Et à son étonnement comme du mien, ça fonctionnait : plus de cauchemars ! Je le dribblai sans problème. Puis je fis la passe à Tora, situé à côté de moi ; il passa aisément un autre joueur, puis en face des cages, utilisa son Mixi Max :
-Mixi Max ! Taïga ! Tigre Légendaire !
Le ballon passa droit dans les filets. 4-1. Enfin notre premier but ! En voyant cela, Zéphiris grinça des dents et jeta un regard noir vers sa mère de l'autre côté du terrain. Celle-ci fronça les sourcils, en colère contre sa fille. Je me repositionnai, et vis du coin de l'½il Athéna préparer une flèche ; qu'est-ce qu'elle fabriquait ?
Le moral de l'équipe monta un peu. Mais je ne me réjouis pas trop vite : ce but était le résultat de l'effet de surprise ; à présent que les démons savent que nous sommes résistants contre leur pouvoir, ils n'allaient plus se retenir... une goutte de sueur perla mon front, stressant. Puis, une fois le coup de sifflet retentit, Athéna m'interpella. Je me tournai en sa direction, puis je me crispai quand je vis qu'elle me visait avec sa flèche. Je lui demandai ce qu'elle faisait, la voix tendue.
-Fais-moi confiance, disait-elle la pointe vers moi.
J'hésitai ; me faire frapper par une flèche ne m'enchantai pas vraiment... Mais malgré tout, je faisais confiance à Athéna. Je hochai la tête, devant les regards apeurés de mes amis face à ma réponse. Puis je vis la flèche partir au ralentit... s'approchant vers moi, progressivement, brillante d'or. Au contact de mon corps, elle se désintégra complètement... et j'eue l'impression que quelque chose rentrait en moi. La flèche disparaissait à l'état physique... Mais la puissance et la chaleur qu'elle contenait s'était rependue en mon corps.
Je ressentis un vrai bain de puissance, une force et une énergie sans pareille qui prenait peu à peu le contrôle de mon corps, et même de mon esprit. Je me sentais plus légère, moins fatiguée, comme si je pouvais déplacer des montagnes ; une source de force qui se déplaçait dans chaque parcelle de mon corps, voyageant, recouvrant les zones d'ombre... une sensation de...puissance.
C'était ça, le Mixi Max.
Mes cheveux poussèrent, jusqu'à m'arriver en bas des cuisses : des cheveux blonds, ondulés... Ma queue sur le côté n'était plus tenue par un simple élastique, mais par une aile, semblable à celle sur la broche d'Athéna... Je sentis un courant d'air sur ma tête, et je ne sais comment je pouvais ressentir cela, mais je savais que c'était un halo, comme ceux des anges. Puis la touche finale... une impression de légèreté, et la possibilité de bouger un membre nouveau, fluide : des ailes.
Mes yeux s'ouvrirent sur mes amis qui me dévisagèrent, bluffés par ma transformation. Mon regard était plus perçant, mélangeant le mien à celui d'Athéna. Il était temps de rattraper l'issus du match...
D'une seule pulsion du pied, j'arrivai à me propulser pour aller chercher le ballon. Mes ailes déployées m'aidèrent à planer et à prendre plus de distance sans trop forcer. Je retouchai la terre ferme et continuai dans ma lignée. Mes pieds touchèrent à peine le sol lorsque je courrai ; c'est à cet instant que je réalisai qu'avoir des ailes était vraiment une excellente chose pour les mouvements. Un tacle par deux défenseurs qui essayaient de me reprendre la balle. Un battement d'aile. Plus aucun obstacle. Face aux cages, de deux doigts, je pris le halo sur ma tête, puis le positionné face à moi, le ballon de l'autre côté. Je saisis une plume dans mes ailes, qui se transforma immédiatement en arc armé d'une flèche, à la manière d'Athéna. Je visai, puis tirai au centre du halo pour touche le ballon. Il se chargea de mon énergie, avant de partir à toute vitesse vers les cages :
-Flèche des anges !
La balle alla tellement vite que le démon ne put pas l'arrêter. Face à ce but et cette remontée de terrain spectaculaire, les membres de mon équipe crièrent de joie. Je souris puis fixa Athéna, qui me leva le pouce. J'étais heureuse. J'avais un Mixi Max. Avec une déesse !
Je regardai le tableau des scores ; il ne restait plus que deux buts, et on avait l'égalité ! Tout pouvait se faire ! Nous allions gagner ce match, coute que coute ! Mais alors que nous nous réjouissions, Zéphiris alla au milieu du terrain. Le visage caché par ses cheveux. Le silence s'abattit sur la dimension devant cette soudaine apparition ; je pense que ce genre d'attitude ne lui ressemblait pas, même si cela faisait peu de temps que je la connaissais... Elle leva le bras, puis claqua des doigts. Je ressentis alors comme un souffle, une onde qui avait parcourue l'endroit. Qu'est-ce que c'était ? J'eue vite ma réponse : d'un coup, les démons étaient à terre, y comprit nos amis. Un vent de panique s'immergea en moi :
-Non !!! Criai-je. Qu'as-tu fais ?!
-J'en avais marre de ce jeu. Ces gens qui rigolent et reprennent espoir, ça me donne envie de vomir. Si Cerbère était là, il n'en ferait qu'une bouchée. (Elle me regarda se précipiter sur Ema, inquiète puis claqua sa langue, agacée :) Ne t'inquiète pas, ils ne sont pas mort, imbécile. J'ai juste retirée mon contrôle. (Elle regarda en direction d'Athéna :) Bref, comme je le disais, cette dimension est désormais la votre. Faites-en...
Elle ne put terminer sa phrase qu'il y eut comme un tremblement de terre. C'était possible, ça, dans les différentes dimensions ? Au vu des visages apeurés des déesses, surement pas. Puis, il y eut comme des dérèglements, des sortes de « bugs », comme Emcy le décrivait avant qu'elle n'arrive ici. Des cris s'élevèrent, tous tournaient la tête dans tous les sens, ne savant ce qu'il se passait. Le sol sous nos pieds se fissura, et des morceaux comme déchirés se mirent à tomber. Je m'éloignai du trou que cela avait produit, et mon sang n'arrêtait pas de faire des milliers de tours dans mon corps. C'était comme une sorte de catastrophe naturelle. Un morceau tomba à ma droite, puis je vis avec effroi Karen tomber dans le vide, à quelques mètres de moi. Je criai son nom.
A peine tournai-je la tête de l'autre côté que Shinsuke était parti lui aussi dans les abysses. Je criai une nouvelle fois, ma voix ne dépassant pas le bruit assourdissant des craquements et des hurlements. A présent, le plafond craquelait, lui aussi, et des morceaux énorme tombèrent au sol, découvrant une surface blanche, et entrainant des fissures supplémentaires sous nos pieds. Les déesses comme la démone et moi-même avions beau battre des ailes, c'était comme si l'air avait disparu. Tous paniquèrent dans cette catastrophe : démons comme anges, comme humains. Shindou s'écroula sous mes yeux baignés de larmes. Non... c'est pas possible...
Tous se firent décimer un à un. Je reculai le plus possible, puis j'entendis un cri juste derrière moi : Athéna chutai en arrière vers le vide sombre et noir. D'un geste vif, je lui attrapai par le poigné, puis, allongée sur le sol, j'essayai de la remonter, alors qu'elle était suspendue dans le vide. Mais le sol s'écroula sous moi, et malencontreusement, je lâchai sa main, puis la vis chuter jusqu'à ce qu'elle disparaisse dans le noir complet. Mon visage était décomposé. J'allais mourir ? On allait tous mourir ici ? Mais comment était-ce possible ?! Il y a quelque minute à peine, on souriait tous de gagner... je regardai la dimension s'écrouler. Il ne resta plus beaucoup de personne que je n'arrivai pas à distinguer à cause des larmes. Je vis la dimension en miette. Allant du blanc au plafond, passant par le gris, au sol, vers le noir, le gouffre. Et au milieu de ça des débris tombant au ralenti. Une vision aussi belle que dévastatrice. Puis mon tour fut venu. Le sol s'écroula, puis je tombai en arrière, la vitesse augmentant. Je voyais le blanc s'éloigner, et le noir bientôt combler toute ma vision. Je ne savais pas si c'était le noir du gouffre, ou le noir de l'inconscience que j'avais ensuite devant les yeux...
Sayuro-chan, Posté le mardi 28 juillet 2015 11:52
Superrrr pas gentille de nous laissais avec ce suspens ^^